Forum du Caire « Patrimoine culturel et développement économique. Vers un modèle durable de promotion de l’artisanat» du 2 au 4 juin 2010


Commissariat de l’exposition du Forum avec l’IMC  en Egypte (International modernisation centre) et Le CCUPM (Conseil Culturel Pour l’Union de la Méditerranée)  en partenariat avec  la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme, l’INP (Institut National du Patrimoine), l’APCMA (Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat), l’Agence Européenne de valorisation du patrimoine, les Ateliers d’Art de France et 12 pays du Bassin Méditerranéen.

Métiers d’art et tourisme

Catherine Virassamy et Jérémy Lévêque dans Revue Espaces, n°231 novembre 2005

Métiers d’art et tourisme, Des attirances réciproques
Pour les professionnels des métiers d’art, la mise en tourisme est l’occasion de montrer leur savoir-faire et de promouvoir leur activité. Pour les touristes, la découverte des métiers d’art d’un territoire est une forme d’ animation, et un gage d’authenticité. L’attirance entre métiers d’art et tourisme est avérée par la relative concentration des professionnels de métiers d’art dans les régions touristiques.

Les professionnels des métiers d’art ouvrent leurs portes et entraînent un public diversifié à la découverte des métiers de la pierre, du verre, de la terre, du bois, du métal, du textile. Les initiatives de mise en tourisme des métiers d’art foisonnent sur l’ensemble du territoire, avec des formes les plus variées : routes, circuits urbains, marchés, stages loisirs… Les
métiers d’art ont le vent en poupe. Le tourisme, c’est, pour la plupart des entreprises des métiers d’art, une opportunité pour se faire connaître, pour faire découvrir leur savoir-faire,
pour séduire un public curieux ou un client potentiel, mais aussi pour communiquer et échanger sur leurs métiers. Ces initiatives constituent aussi des laboratoires de marketing et de communication spécifiques pour les entreprises situées hors des grands circuits de distribution. La mise en tourisme est ainsi l’occasion, pour les professionnels des métiers d’art, de montrer leur plus-value et leur capacité d’adaptation à un nouveau contexte, tant dans les attentes du public que dans les modes d’exercice de leur métier.
Le développement du temps libre et des loisirs, l’engouement pour le patrimoine semblent constituer les conditions favorables au développement d’actions touristiques liées aux métiers d’art.

Comment les professionnels des métiers d’art et du tourisme peuvent-ils coopérer dans la perspective d’une économie et d’un développement durable? Les facteurs déterminants comme la valeur économique et patrimoniale des métiers d’art, l’ancrage territorial et les spécificités régionales, enfin les évolutions de société liées au développement du temps
libre sont à examiner avec soin.

Les Pôles d’économie du patrimoine

Catherine Virassamy et Karim Mosbah, Territoires en mouvement, La Documentation Française, DATAR 2002
Les territoires se tournent aujourd’hui, après quelques dizaines d’années de modernisation
parfois brutale, vers leur identité et se redécouvrent riches d’un patrimoine original.
Cet héritage culturel, historique, artistique ou technique distingue les territoires les uns
des autres et sert de contrepoids aux effets négatifs de la mondialisation. Les éléments
constitutifs de ce patrimoine culturel et naturel représentent des ressources au même titre
que les matières premières, l’industrie ou les services. Ils sont autant de potentialités de
développement économique, historique et culturel.
La démarche des pôles d’économie du patrimoine (PEP) initiée par la DATAR à la suite du
Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) de Troyes en 1994, a pour objectif d’utiliser le patrimoine diversifié de la France comme levier du développement économique. Les PEP doivent aider à transformer les potentialités qu’il recèle en activités et en emplois.
Ils ne s’apparentent ni à une structure, ni à une ligne budgétaire particulière, ni à un label, mais à un processus qui vise à mettre en réseau des initiatives locales en vue de créer du développement économique. La valorisation des ressources patrimoniales possède un effet d’entraînement sur de nombreux secteurs : le tourisme, le bâtiment, les productions industrielles traditionnelles de grande qualité, l’artisanat d’art et autres savoir-faire, les
emplois liés à l’amélioration du cadre de vie et de l’environnement.
Les pôles d’économie du patrimoine sont nés d’un pari. Pari sur des gisements d’activités liés à l’engouement pour le patrimoine, à des productions de qualité, aux métiers de services aux habitants (vie culturelle, cadre de vie). L’expérience montre que les projets des PEP requièrent des métiers à haute valeur ajoutée intellectuelle : métiers de la culture,
de la communication, mais aussi d’ingénierie des procédures financières et institutionnelles.
En privilégiant la culture, l’innovation, la mutualisation dans le sens de l’intercommunalité, en produisant de la différence, les PEP sont au cœur du mouvement de recomposition des territoires engagé par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999. Fruit de l’expérience de la trentaine de PEP en marche, cet ouvrage tente de donner les clés de réussite pour l’engagement des territoires dans
cette démarche.