Formation au tourisme durable

Le programme se déroule dans le cadre du programme de coopération Jil Siyaha dédié à la formation des acteurs du tourisme en Algérie. Il vise à préparer les participants à se former activement au développement d’un tourisme responsable et inclusif, tout en valorisant le patrimoine naturel et culturel.

La formation couvre les différents aspects du tourisme durable, les principes et définitions clés, la structuration du tourisme en Algérie, ainsi que les domaines d’application spécifiques du tourisme durable et de promotion à travers le marketing touristique.

Le programme détaille les étapes nécessaires à la mise en place d’un projet d’écotourisme, y compris l’identification du territoire, le diagnostic territorial, la mobilisation des acteurs locaux, et les stratégies de préservation et valorisation du patrimoine. Il notamment aborde les aspects opérationnels, la promotion du projet, et évalue l’impact potentiel sur la communauté et l’environnement.

Les formations se déroulent depuis juin 2024 dans 3 établissements, à l’Institut National Supérieur du Tourisme d’Alger, à l’Institut National de l’Hôtellerie et du Tourisme de Tizi_Ouzou et à l’Institut National de l’Hôtellerie et du Tourisme de Bou Saïda.

Pour la mise en place d’une Economie Sociale et Solidaire (ESS) dans le domaine de l’écotourisme communautaire – Manuel pratique

par Catherine Virassamy, Programme de coopération PAJE (Programme d’Appui Jeunesse et Emploi) 2019


[1] Source geo.fr https://www.geo.fr/environnement/ecotourisme-41139

Depuis le début des années 1970, le tourisme est l’industrie qui connaît une des plus fortes croissances à l’échelle de la planète. Le tourisme de masse qu’il induit pose incontestablement la question du développement des communautés locales et de la protection de l’environnement largement affectés par ses effets négatifs. L’écotourisme, affichant depuis les années 1990 une croissance annuelle comprise entre 20 % et 34 %[1], apparaît ainsi comme une solution alternative capable de concilier le développement économique, la protection de l’environnement et le bien-être des communautés. Il constitue notamment une opportunité d’activité pour les jeunes déscolarisés ou les membres d’une communauté de détenteurs informels de savoir-faire, par les métiers diversifiés qu’il offre avec comme principale exigence de bien connaître son territoire pour en devenir « un ambassadeur ». L’économie sociale et solidaire par sa dimension collective, économique et sociale, apparaît comme le cadre ad hoc pour l’élaboration de tels projets via des associations, des ONG, des coopératives ou des fondations en portage ou accompagnement.

Source de revenus directs pour les personnes, l’écotourisme est appréhendé comme une opportunité de développement local, de diversification économique et de lutte contre la pauvreté pour les populations locales notamment les femmes ou les jeunes, à l’instar du tourisme de masse. A travers cela, il est un instrument de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel matériel au sens de la Convention de l’UNESCO du Patrimoine Mondial revendiquant les notions de protection de la nature et de préservation des biens culturels, reconnaissant l’interaction entre l’être humain et la nature et le besoin fondamental de préserver l’équilibre entre les deux. Il l’est aussi au sens de la Convention de l’Unesco de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) indiquant de respecter un ensemble de mesures formant une chaîne de traitement patrimonial afin d’assurer la viabilité effective du PCI : identification et recensement, documentation, étude et recherche, protection, transmission par l’éducation formelle et non-formelle, valorisation et revitalisation. Bien que fragile, le PCI est considéré comme un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Par la connaissance des pratiques et des communautés qu’il favorise, le PCI encourage le respect d’autres modes de vie. La préservation et valorisation du patrimoine culturel au sens large, matériel, immatériel et environnemental présentent à ce titre une des conditions de mise en œuvre l’écotourisme au service des communautés locales.

Dans ce mouvement d’aspiration écologique, une nouvelle génération de voyageurs souhaite découvrir les territoires autrement en partageant la culture des communautés hôtes, à l’inverse d’une posture à sens unique de touriste consommateur classique.

Écotourisme et mise en tourisme du patrimoine oasien et bédouin de la vallée de la Saoura en Algérie 2019

L’atelier de travail concernait un projet d’écotourisme dans la vallée de la Saoura dans la Wilaya de Béchar considérée comme le portail du grand Sahara algérien. Il s’adressait à un groupe d’acteurs locaux, des associations, des détenteurs de savoir-faire, des artisanes et artisans, des guides accompagnateurs, des chameliers, des femmes au foyer à s’investir dans le tourisme tout en assurant des revenus complémentaires aux habitants des Ksour.

Riche d’un patrimoine matériel et immatériel porté par une population engagée, des gîtes, des maisons d’hôtes, des tables d’hôtes, des ateliers pratiques d’artisanat, des musées valorisant les ressources locales, des circuits et randonnées font l’objet d’un projet d’écotourisme naissant sur l’ensemble de la Saoura comme c’est le cas à Beni Abbes, à Timimoune, à Kenadsa, à Boukaïs ou à Taghit près de Béchar.

Le projet visait la définition, la structuration et la mobilisation d’un réseau autour de la « mise en tourisme du patrimoine oasien et bédouin de la Saoura », démarche plus largement inscrite dans un projet de développement de la route des ksour en tant que véritable projet pilote pour le territoire.

Cette formation action s’est inscrite dans le cadre du programme de coopération PAJE (Programme d’Appui Jeunesse Emploi) de 2019 à 2020 en Algérie.

Développement et mise en œuvre de plans de formation pour le secteur du patrimoine culturel en Algérie 

Confié à IBF International Consulting, chef de file du Consortium formé par Hydea, l’ICOM, l’Ecole d’Avignon et l’INA. le programme est défini autour d’un dispositif de renforcement des publics sur la base de formations courtes et pratiques dans les métiers du patrimoine culturel et s’adresse principalement aux cadres du ministère de la Culture, des structures publiques et au mouvement associatif du secteur. Un ensemble de modules de formation programmés dans trois composantes a été conçu de façon à circonscrire toutes les facettes des métiers du patrimoine culturel matériel et immatériel et répondant à des objectifs particuliers. Piloté par Catherine Virassamy de Greenandcraft, il s’est déroulé de 2016 à 2019.

Autour de trois composantes du patrimoine culturel en Algérie :

  • Composante 1 : l’inventaire des biens culturels en Algérie
  • Inventaire des biens immobiliers (Hydea)                                  
  • Inventaire des biens mobiliers (ICOM)                                         
  • Inventaire des biens immatériels (Hydea)
  • Composante 2 Formation aux métiers du patrimoine
  • Formation professionnelle (EAVI)                  
  • Formation des personnels des musées (ICOM)         
  • Formation des personnels des musées abritant des fonds photographiques et filmiques (INA)
  • Formation continue des architectes, des ingénieurs, des techniciens des BET (Hydea)
  • Composante 3 : renforcement des capacités pour les associations (Rehabimed)
  • Un programme de formation de 129 modules réalisés entre mars 2016 et septembre 2018 dans trois composantes a été conçu de façon à circonscrire toutes les facettes des métiers du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Une expertise en ingénierie de formation pour la réalisation de deux référentiels métiers avec le Ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnel, Maçon du Patrimoine Bâti (CMP) et Technicien de conduite des travaux de restauration du patrimoine bâti (BTS).

Festival Folk Arts de Budapest

Chaque année, le Festival Folk Arts de Budapest se déroule sur la colline de Buda.

Quelques exemples d’artisanat hongrois présent au Festival :

Sculpture sur os : petits objets fabriqués traditionnellement par les paysans et les bergers.

Le travail du bois : il trouve son origine dans le bassin des Carpates où l’on trouve de nombreux artisans : charpentiers, bardeaux, tonneliers, ébénistes qui fabriquent des meubles peints et gravés avec des motifs des Carpates.

Bijoux en perles : ils sont fabriqués à partir de nombreux matériaux naturels tels que les minéraux, le bois ou les os, ou de matériaux de fabrication tels que le verre ou la porcelaine.

Broderie : différents types de fils ou de points tels que le point de croix, le point de satin, le point de boutonnière, etc.

Dentelle : différents types de dentelles aux fuseaux célèbres telles que Balatonendredi, Hunnia et Moga qui ornaient l’intérieur des maisons ou des vêtements.

Poterie : une grande variété de matériaux pour la vaisselle ou la pâtisserie. Poterie non émaillée, colorée avec des teintures de terre, poterie émaillée et poterie noire.

Décoration d’œufs : cadeau habituel dans les rites traditionnels de fertilité printanière pratiqués à Pâques en Europe de l’Est.

Teinture à l’indigo : après un processus d’impression à l’indigo, le tissu ou la porcelaine orientale bleue et blanche sont devenus partie intégrante de la culture textile hongroise. Ces textiles imprimés très populaires sont utilisés dans divers vêtements, nappes ou draps de lit.

Textiles : Les textiles hongrois tissés sont fabriqués dans différents matériaux, lin, coton, chanvre, avec de la dentelle tissée, de simples rayures ou des motifs floraux. Ces textiles traditionnels en feutre sont très populaires.

Le travail du fer : toutes sortes d’objets sont forgés par les maîtres pour décorer leurs outils ou fabriquer des objets. Les forgerons ornemanistes réalisent de magnifiques créations artistiques qui ornent les bâtiments, les fenêtres, les portails ou les clôtures.

Contribution des instruments de protection du patrimoine culturel à la préservation des espaces naturels et agricoles

Lutte contre l’artificialisation des sols et le mitage – Etude pour le Ministère de la Culture et de la Communication

Groupe de travail sur l’artificialisation des sols – Ministères de la Culture et de la Communication / de l’Agriculture / de l’Ecologie – 2015

Dans le contexte d’extension urbaine, les terres naturelles et agricoles sont clairement menacées. C’est ainsi que l’équivalent de la surface d’un département disparaît en France tous les 10 ans. Leur préservation, comme celle du paysage et du patrimoine culturel qui subit les mêmes pressions constitue un enjeu majeur, et par ailleurs conditionne l’attractivité des territoires ruraux. Ces deux facteurs sont à considérer en même temps pour que les réponses les plus pertinentes puissent être apportées au niveau de l’élaboration des PLU et des SCOT.

Le document est destiné tout d’abord à montrer l’apport que peuvent, dans certains cas, constituer les outils patrimoniaux relevant du Ministère de la culture et de la communication pour la préservation des terres agricoles.

Il s’inscrit dans le cadre d’une commande issue de la conférence environnementale de 2013 faisant écho au protocole Alimentation – Agri/Culture.

 Cet outil a aussi pour ambition de montrer, à travers des exemples concrets, l’intérêt d’une prise en compte globale des enjeux agricoles, patrimoniaux et architecturaux, et ce, dès l’élaboration des documents d’urbanisme.

L’affectation des sols est définie par les documents d’urbanisme. Ainsi, les schémas de cohérence territoriale (SCOT) et les plans locaux d’urbanisme (PLU) délimitent les espaces naturels, agricoles et forestiers sur le territoire qu’ils couvrent. En outre, des instruments de protection au titre du patrimoine peuvent contribuer, de manière indirecte, à l’objectif de préservation de ces espaces.

Les effets liés à la prise en compte du patrimoine culturel peuvent être significatifs notamment pour :

  • L’appréhension de l’identité du territoire autour de valeurs culturelles
  • L’approche transversale de la planification liée à la recherche de cohérence entre espaces urbain, paysager et agricole de qualité
  • La sensibilisation et implication des élus et des acteurs locaux, agriculteurs et habitants
  • La protection contre le mitage et la banalisation des bourgs
  • Le maintien des réseaux de villages
  • Le maintien de l’équilibre entre l’espace bâti et l’espace agricole
  • Le maintien des zones naturelles et d’une zone tampon avec les terres cultivées dans les périmètres protégés
  • La protection des lisières forestières et des réseaux de murs et de haies
  • Le maintien de zones naturelles et agricoles au titre des cônes de vues à préserver.

« Métiers d’art et Patrimoine » – Article – Patrimoine (s) en Provence – Alpes – Côte d’Azur – La lettre d’information de la direction régionale des affaires culturelles – n°18

La place des métiers d’art dans le patrimoine

“Le métier d’art est une technique essentiellement manuelle, mise en œuvre par un professionnel hautement qualifié, une production d’objets uniques ou de petites séries”. “Tout art comme tout métier d’art, conjugue l’imagination créatrice et un ensemble de techniques”. Pierre DEHAYE, membre de l’Académie des Beaux-Arts

Ils sont répertoriés en trois grandes familles :

– Les métiers de la fabrication traditionnelle (fabrication s’inspirant ou reproduisant des pièces ou objets existants grâce à la maîtrise d’un savoir-faire traditionnel)

– Les métiers de la restauration (savoir-faire permettant la conservation et la restauration du patrimoine immobilier et mobilier)

– Les métiers de la création (production de pièces uniques ou de petites séries à tendance contemporaine).
Le champ des métiers d’art est défini par la liste officielle des 217 métiers de l’artisanat d’art regroupés en dix-neuf domaines (arrêté du 12 décembre 2003).

La dénomination de « métiers d’art » faisant référence à la pratique de savoir-faire artisanaux est française mais la terminologie est différente d’un pays à l’autre : métiers de l’artisanat traditionnel, de l’artisanat d’art, de l’artisanat artistique, du fait main etc. en Europe et dans le monde, témoignant de la complexité de leur positionnement dans les champs de l’art, de la tradition, du patrimoine et/ou de la création.

Les professionnels des métiers d’art et artisans du monde entier ont acquis au fil des siècles des savoir-faire uniques. Leurs filières de productions sont un gisement immense pour l’expression des créateurs, des femmes et des hommes mais aussi pour le développement des territoires. Depuis le moyen-âge la circulation des savoir-faire et des artisans en Europe a favorisé l’évolution des activités et des productions représentatives d’un patrimoine européen des monuments, sites paysages ou objets. L’approche des métiers d’art et du patrimoine dépassera le cadre national sachant que les savoir-faire se régénèrent continuellement au fil des échanges et du commerce telles que le montrent les routes historiques «  du textile, de la soie etc. » retracées maintenant sur la toile.

Les savoir-faire artisanaux sont un des socles du patrimoine culturel mondial et des territoires à plusieurs titres : dans la construction, la sauvegarde, l’entretien et la restauration des patrimoines mobiliers et immobiliers.

 

C’Madiversité

L’art façon métier, parcours de découverte par la pratique

 

C’Madiversité, projet développé en partenariat entre les ministères chargés de la culture et de la justice, la préfecture du Val d’Oise, l’ACSE (Agence pour la Cohésion Sociale et l’Emploi), l’INMA, les Fondations du Patrimoine et Aéroport de Paris, est une démarche qui s’est déroulé sur plusieurs exercices (2009/2012).

Cette opération consistait à sensibiliser aux métiers d’art, les jeunes éloignés de la culture ou déscolarisés et comprenait trois volets :

– Faire découvrir les métiers d’art lors de salons (plusieurs manifestations se sont déroulées respectivement en Languedoc Roussillon à Montpellier, en Ile-de-France à St Denis et à Paris dans une structure de la PJJ, et en Rhône-Alpes à St Etienne, en Poitou-Charentes à Niort)

– Proposer des stages à ces jeunes chez des artisans d’art, avec Rempart Ile-de-France, Franciade, l’IRMAC et le Pôle Régional des Métiers d’Art de Niort

– Mettre en place des chantiers école par les métiers d’art.

Le chantier école réalisé avec le château d’Ecouen, Musée de la Renaissance dans le Val-d’Oise, concernait la construction d’un abri forestier destiné aux visiteurs dans le parc du château et a permis de pré qualifier 15 stagiaires à des métiers du patrimoine bâti, menuisier, charpentier, couvreur ou mosaïste, accompagnés par la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment et l’INFA.

Les Pôles d’économie du patrimoine

Catherine Virassamy et Karim Mosbah, Territoires en mouvement, La Documentation Française, DATAR 2002
Les territoires se tournent aujourd’hui, après quelques dizaines d’années de modernisation
parfois brutale, vers leur identité et se redécouvrent riches d’un patrimoine original.
Cet héritage culturel, historique, artistique ou technique distingue les territoires les uns
des autres et sert de contrepoids aux effets négatifs de la mondialisation. Les éléments
constitutifs de ce patrimoine culturel et naturel représentent des ressources au même titre
que les matières premières, l’industrie ou les services. Ils sont autant de potentialités de
développement économique, historique et culturel.
La démarche des pôles d’économie du patrimoine (PEP) initiée par la DATAR à la suite du
Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) de Troyes en 1994, a pour objectif d’utiliser le patrimoine diversifié de la France comme levier du développement économique. Les PEP doivent aider à transformer les potentialités qu’il recèle en activités et en emplois.
Ils ne s’apparentent ni à une structure, ni à une ligne budgétaire particulière, ni à un label, mais à un processus qui vise à mettre en réseau des initiatives locales en vue de créer du développement économique. La valorisation des ressources patrimoniales possède un effet d’entraînement sur de nombreux secteurs : le tourisme, le bâtiment, les productions industrielles traditionnelles de grande qualité, l’artisanat d’art et autres savoir-faire, les
emplois liés à l’amélioration du cadre de vie et de l’environnement.
Les pôles d’économie du patrimoine sont nés d’un pari. Pari sur des gisements d’activités liés à l’engouement pour le patrimoine, à des productions de qualité, aux métiers de services aux habitants (vie culturelle, cadre de vie). L’expérience montre que les projets des PEP requièrent des métiers à haute valeur ajoutée intellectuelle : métiers de la culture,
de la communication, mais aussi d’ingénierie des procédures financières et institutionnelles.
En privilégiant la culture, l’innovation, la mutualisation dans le sens de l’intercommunalité, en produisant de la différence, les PEP sont au cœur du mouvement de recomposition des territoires engagé par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999. Fruit de l’expérience de la trentaine de PEP en marche, cet ouvrage tente de donner les clés de réussite pour l’engagement des territoires dans
cette démarche.