Les savoir-faire du lin textile

rédigé par Marie-Laurence Sapin et Catherine Virassamy

Le lin est la plante textile par excellence. Cultivé par les hommes depuis des millénaires, il produit par rouissage une fibre textile particulièrement vertueuse, utilisée dans les tissus éponymes du « linceul » des momies égyptiennes, du « linge » à usage domestique et de son célèbre « damassé ». La culture du lin s’installe en Europe de façon pérenne dès le début du Moyen-âge sur une bande côtière allant de Caen à Amsterdam et donne naissance à un commerce international. Une véritable chaîne de savoirs s’est construite au fil du temps grâce à des agriculteurs, des teilleurs, des filateurs, des tisserands et autres dépositaires de la connaissance du lin dans toutes ses formes, du lin cultivé à la fibre, jusqu’à l’étoffe. Une production de qualité n’est obtenue que grâce au ressenti, aux compétences et à l’expertise cumulée de professionnels.

A la faveur d’un climat océanique et de la présence de savoir-faire ancestraux, la Normandie, le Nord de la France et à sa mesure l’Ile-de-France ont fait la réputation du lin français pour la qualité de ses fibres textiles et la finesse de son fil. Outre la noblesse de la plante, le lin revendique de réelles vertus écologiques car il ne nécessite aucune irrigation, il est peu polluant à transformer et est recyclable, pour une production « zéro déchets ».

Fragilisée par la désindustrialisation du secteur Textile-Habillement dans les années 1980-1990 et par une mondialisation de la chaîne de valeur, la communauté linière au tempérament collectif manifeste se mobilise aujourd’hui pour relancer ses filatures et ateliers de tissage autour de la relocalisation de la filière en France. Le textile pour la mode consomme 60% du lin produit ; 30% sont dédiés à l’ameublement et aux textiles ; 10% pour des applications techniques via une nouvelle génération de matériaux composites biosourcés à haute performance.

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Inventaire National du Patrimoine Culturel Immatériel / PCI LAB

Les savoir-faire du chanvre textile

rédigé par Marie-Laurence Sapin et Catherine Virassamy

Le chanvre est une plante ancestrale, cultivée autrefois pour sa fibre textile dans la marine et l’habillement. Elle l’était aussi pour ses graines dans la médecine et l’alimentation. Avant la deuxième guerre mondiale, la production de chanvre était florissante dans les manufactures, les filatures et les corderies. Jusque dans les années 1960, les agriculteurs entretenaient fréquemment une petite parcelle de chanvre pour leurs besoins domestiques. Les femmes filaient et tissaient encore à la ferme. L’arrivée du prêt-à-porter impulsée par l’arrivée des fibres synthétiques et du coton a porté un coup d’arrêt à la culture du chanvre en France et en Europe. Le regain d’intérêt pour la fibre de chanvre, dû à ses vertus écologiques, est récent et d’actualité.

Dans ce contexte, aucune mécanisation des procédés n’avait été redéveloppée, comme cela a été le cas plus récemment avec le lin, pour lequel même les filatures n’ont pas résisté à la concurrence. La culture et la mécanisation de la transformation du chanvre sont par conséquent à l’état expérimental pour obtenir une fibre longue textile, ce qui est une opération difficile. Portées par une poignée d’acteurs engagés et les rares détenteurs de savoir-faire de cette fibre en France, des initiatives prometteuses ont permis de mettre sur le marché les premiers textiles en chanvre.

Le développement du chanvre s’est porté par ailleurs vers les matériaux biosourcés et l’écoconstruction à partir de la chènevotte ou bois de chanvre. À ce titre, la France est le premier pays producteur de chanvre en Europe, avec 17 116 ha sur les 58 000 ha en Europe, dont quelques centaines d’hectares de chanvre textile.

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Inventaire National du Patrimoine Culturel Immatériel / PCI LAB

Les savoir-faire de l’ortie textile

rédigé par Marie-Laurence Sapin et Catherine Virassamy

Or vert de nos campagnes, l’ortie prospère à l’état sauvage depuis des millénaires, utilisée au gré des besoins de l’homme, alimentaires, médicinaux ou textiles dans les familles ou communautés rurales du monde entier. Son utilisation avérée en tant que fibre textile, et liée à des pratiques de cueillette depuis la préhistoire,  fut abandonnée avec l’arrivée de l’agriculture, de la culture du lin, du chanvre et du coton.  L’ortie piquante et envahissante fut alors considérée comme une mauvaise herbe à supprimer. Pourtant ses vertus et propriétés textiles, attestées dans de nombreux textes évoquant la résistance, le soyeux et le brillant des tissus en ortie, ont attisé régulièrement la curiosité des hommes au cours des siècles, avec l’espoir de pouvoir cultiver cette plante qui pousse naturellement partout. Utilisée comme fibre d’appoint en temps de pénurie et en particulier en temps de guerre, sa culture a fait l’objet de plusieurs expérimentations en Europe restées malheureusement sans suite. Un regain d’intérêt pour cette plante utile, écoresponsable et accessible se dessine aujourd’hui avec de plus en plus d’initiatives de coopération locale et privées, émanant de collectivités, d’amateurs avertis, d’agriculteurs ou d’industriels du textile, pour sa multi valorisation. L’ortie brûlante et malfaisante tant décriée, est en passe d’être à nouveau réhabilitée pour ses bienfaits en bénéficiant de plus, d’un engouement et d’une synergie tant locale qu’internationale via les réseaux sociaux.

Master Class Laine Bergerie Nationale de Rambouillet, France

“Designing with wool” / Une Master Class Européenne sur la laine

15 jeunes diplômés des métiers d’art et du design des 4 pays, Espagne, France, Irlande et Slovaquie ont participé à une Master Class Européenne sur la laine à la Bergerie Nationale de Rambouillet.

Organisée du 8 au 14 avril 2013 par l’Association Laine d’Europe et l’INMA en en partenariat le Crafts Council of Ireland et Fundesarte en Espagne dans le cadre du programme Leonardo da Vinci.

Le programme a associé des intervenants artisans feutriers, matelassiers, des plasticiens, des designers et représentants de l’industrie lainière parallèlement aux ateliers de recherche sur de nouvelles applications de la laine pilotés par Diana Brenann, designer textile. Résultats sur le site http://designandwool.blogspot.fr