Cérémonie nationale d’inclusion à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI)

Communiqué de presse

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Mme Rachida DATI, ministre de la Culture, se réjouit de la remise ce lundi 25 novembre 2024 des certificats d’inclusion à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI) à chaque communauté patrimoniale représentante d’une pratique culturelle. Le PCI, ou « patrimoine vivant », désigne les pratiques sociales et culturelles transmises de génération en génération au sein d’une communauté, telles que les savoir-faire artisanaux, les musiques et danses, les fêtes et carnavals, les savoir-faire culinaires, ainsi que les jeux et sports traditionnels, et les connaissances liées à la nature. Citons par exemple le carnaval de Nantes, les pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés en France ou les savoir-faire liés à la ganterie en pays de Millau et l’art de confectionner le gant. Témoin de la diversité culturelle, le PCI établit ainsi un pont entre patrimoine matériel et naturel, tout en contribuant à la transition écologique et à la promotion des droits culturels. Cette cérémonie met à l’honneur les éléments inclus à l’Inventaire national du PCI en 2023 et 2024. Elle vise à mettre en lumière ces biens communs, reconnus pour leur caractère vivant, inclusif et transversal qui constituent un véritable moteur de cohésion sociale et dynamisent la vie locale.

Le Patrimoine culturel immatériel (PCI), avec la création d’un agenda national des activités et événements liés au patrimoine vivant afin de renforcer leur visibilité, s’inscrit pleinement dans le Plan culture et ruralité annoncé par la Ministre en juillet dernier. Pour rappel, ce plan déjà en cours de déploiement à travers le territoire national se décline en 4 grandes priorités (valorisation, soutien, mobilité, accompagnement) et 23 mesures visant l’immense richesse et vitalité de ces territoires. Lancé en mars 2008, l’Inventaire national du PCI est un dispositif participatif de connaissance, de reconnaissance et de sauvegarde. Il découle de la ratification par la France en 2006 de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du PCI du 17 octobre 2003, dont la mise en œuvre a été confiée au ministère de la Culture. Les propositions d’inclusion à l’Inventaire national du PCI sont soumises au Comité national du PCI du ministère de la Culture, qui propose et recommande au Ministre leur inclusion au sein de l’Inventaire national.

Les 27 éléments patrimoniaux inscrits en 2023 et 2024 à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI) : Rod lo gèp ou la chasse des nids de guêpes ; Le carnaval de Nantes ; Les pratiques de sociabilité liées aux cercles en Provence ; La Sanch, processions des pénitents du Vendredi saint en Roussillon (Pyrénées-Orientales) ; Le Tour du Saint-Cordon (Valenciennes) ; L’art de l’espalier – tailles de formation et de fructification ; L’apprentissage et l’usage du braille ; Les pratiques sociales et culturelles des Confréries œnogastronomiques en France ; Mbiwi de Mayotte ; Récolte « à l’ancienne », entretien des vieux vergers et pressage des olives en Corse ; La sonnerie de cloches par tintement manuel dite « banc du sonneur », coptée ou trézolage : L’art du timbre-poste gravé en taille douce ; Les savoir-faire liés à la ganterie en pays de Millau : élevage pastoral, connaissances et transformation des matières, art de confectionner le gant ; Véyé asi granfon, jeux et traditions de veillée funéraire des Grands-Fonds ; L’irrigation traditionnelle gravitaire par canaux en France ; Les savoir-faire et la culture du craquelin de Haute-Bretagne ; La construction navale vernaculaire en bois, l’art de la charpenterie de marine : le doris de Saint-Pierre-et-Miquelon ; Les connaissances et savoir-faire des liqueurs en France ; Pratiques et savoir-faire paludiers en Presqu’île de Guérande ; Les pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés en France ; Les savoir-faire de la découpe bouchère à la française ; L’art de la charpenterie de marine en Normandie ; L’art de la poterie traditionnelle de Mayotte ; Le chant de marin ; Les gestes du travail pour la cueillette du tilleul dans les Baronnies provençales ; Les connaissances, savoir-faire et pratiques liés aux papiers faits-main en France ; La procession de Neuf lieues

Remise de l’attestation d’inclusion de la  » Récolte « à l’ancienne « , entretien des vieux vergers et pressage des olives en Corse, par Rachida Dati

« Métiers d’art et Patrimoine » – Article – Patrimoine (s) en Provence – Alpes – Côte d’Azur – La lettre d’information de la direction régionale des affaires culturelles – n°18

La place des métiers d’art dans le patrimoine

« Le métier d’art est une technique essentiellement manuelle, mise en œuvre par un professionnel hautement qualifié, une production d’objets uniques ou de petites séries ». « Tout art comme tout métier d’art, conjugue l’imagination créatrice et un ensemble de techniques ». Pierre DEHAYE, membre de l’Académie des Beaux-Arts

Ils sont répertoriés en trois grandes familles :

– Les métiers de la fabrication traditionnelle (fabrication s’inspirant ou reproduisant des pièces ou objets existants grâce à la maîtrise d’un savoir-faire traditionnel)

– Les métiers de la restauration (savoir-faire permettant la conservation et la restauration du patrimoine immobilier et mobilier)

– Les métiers de la création (production de pièces uniques ou de petites séries à tendance contemporaine).
Le champ des métiers d’art est défini par la liste officielle des 217 métiers de l’artisanat d’art regroupés en dix-neuf domaines (arrêté du 12 décembre 2003).

La dénomination de « métiers d’art » faisant référence à la pratique de savoir-faire artisanaux est française mais la terminologie est différente d’un pays à l’autre : métiers de l’artisanat traditionnel, de l’artisanat d’art, de l’artisanat artistique, du fait main etc. en Europe et dans le monde, témoignant de la complexité de leur positionnement dans les champs de l’art, de la tradition, du patrimoine et/ou de la création.

Les professionnels des métiers d’art et artisans du monde entier ont acquis au fil des siècles des savoir-faire uniques. Leurs filières de productions sont un gisement immense pour l’expression des créateurs, des femmes et des hommes mais aussi pour le développement des territoires. Depuis le moyen-âge la circulation des savoir-faire et des artisans en Europe a favorisé l’évolution des activités et des productions représentatives d’un patrimoine européen des monuments, sites paysages ou objets. L’approche des métiers d’art et du patrimoine dépassera le cadre national sachant que les savoir-faire se régénèrent continuellement au fil des échanges et du commerce telles que le montrent les routes historiques «  du textile, de la soie etc. » retracées maintenant sur la toile.

Les savoir-faire artisanaux sont un des socles du patrimoine culturel mondial et des territoires à plusieurs titres : dans la construction, la sauvegarde, l’entretien et la restauration des patrimoines mobiliers et immobiliers.